Journées d'étude
Journée d'étude 2024 à Genève - Quand les jeunes parlent, qu'en dira-t-on ?
Pourquoi accorder la parole aux jeunes ? Question certes provocatrice, mais combien de fois n’a-t-on pas entendu et lu dans les médias que la jeunesse, le nez plongé dans son smartphone, ne respecterait plus les règles élémentaires du vivre ensemble et serait par ailleurs égoïste et paresseuse. Ces critiques stéréotypées font écho aux propos de Socrate qui estimait, il a plus de 20 siècles de cela, que la jeunesse est décadente. En travail social, ces préjugés sont parfois interrogés et combattus, mais on assiste aussi à de nouvelles normes implicites comme la médicalisation du regard qui tend à renvoyer la jeunesse à des diagnostics (HP, TDAH, etc.).
Les problèmes et la souffrance de nombreux jeunes sont certes bien réels et inquiétants, mais comment éviter les généralisations ? Bourdieu estimait que « la jeunesse n’est qu’un mot », cette dernière ne se rapportant pas à un groupe constitué d’intérêts communs, mais à un âge de la vie. Et cette étape d’entre deux, entre l’enfance et la vie adulte, se présente comme un processus de transition particulièrement complexe, éprouvant et singulier.
La journée d’étude a été l’occasion d’entendre des jeunes de 15 à 25 ans parler de leur expérience de transition vers l’âge adulte, de leurs difficultés et ressources, etc.
Si des jeunes se sont confié·es à des chercheur·es, d’autres ont été présent·es avec les professionnel·les du travail social qui les accompagnent et ont pris part aux échanges avec le public. Par cette journée, nous souhaitions( re)questionner nos préconceptions des jeunes d’aujourd’hui et discuter les différents points de vue et les diverses méthodes et postures professionnelles pour écouter et accompagner les jeunes adultes.
Journée d'étude 2021 à Sierre - Partager le pouvoir avec les personnes concernées : un enjeu pour le travail social
Nombreuses sont les expériences mises en œuvre dans le champ sanitaire ou social qui s’appuient sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités en prenant en compte leurs paroles ou leurs savoirs. Face aux contraintes (politique, juridiques, économiques, institutionnelles, etc.) qui limitent les marges de manœuvre, jusqu’où est-il possible d’inscrire ces pratiques favorisant l’autodétermination dans de véritable logiques de co-construction, voire de co-décision avec les personnes concernées ?
Cette journée a cherché à répondre aux questions suivantes :
Comment le travail social per-met-il (ou non) aux personnes con-cernées de prendre du pouvoir ?
Comment concrètement s’ex-prime ce pouvoir ?
Quels moyens, quelles ressources les personnes concernées ont-elles pour s’affirmer face aux professionnel·le·s du travail social ?
Comment le pouvoir se négocie-t-il, se partage-t-il entre les intervenant·e·s et les personnes concernées ?
Quels sont les enjeux liés à cette prisede pouvoir ?
La journée d'étude a été l’occasion, au travers d’interventions de bénéficiaires et de profession-nel·le·s, d’échanger sur ces expériences, de découvrir des initiatives originales, des approches enrichissantes et novatrices. Elle a aussi été une opportunité de co-construire une réflexion sur les enjeux entourant les divers dispositifs de prise de parole ou de participation, qu’ils existent ou qu’ils soient à imaginer.
Journée d'étude 2019 à Fribourg - Travail social et emporwerment : approche novatrice ou nouvelle norme d'intervention ?
Depuis toujours, de multiples approches et modèles d’intervention ont été élaborés et mis en œuvre par les professionnel·le·s du travail social afin de défendre les droits des publics accompagnés et de répondre au mieux à leurs besoins. Ces manières d’appréhender l’intervention traduisent à la fois une philosophie de l’action et l’esprit du temps. Depuis une vingtaine d’années, l’empowerment, l’autodétermination et la participation ont le vent en poupe et nous pouvons nous en réjouir car ce type d’approches vise à soutenir les personnes concernées, à développer leurs compétences et les valoriser. Pourtant, en constatant le succès de la notion d’empowerment dans l’intervention sociale, certaines analyses dénoncent un risque d’affaiblissement de ses dimensions sociales et collectives. Ces enjeux nous invitent à questionner les conditions qui permettent à ces modèles de préserver leur potentiel d’émancipation.
Pour ce faire, il nous a semblé intéressant d’organiser une journée d’étude sur ces approches en invitant des professionnel·le·s romand·e·s du travail social à venir présenter leurs pratiques et les questionnements qui les mobilisent. Ces contributions issues du terrain ont permis à l’ensemble des participants d’interroger et de débattre sur les fondements de ces pratiques associées à l’empowerment et les éventuelles ambiguïtés qui les traversent.
Pour cette journée de réflexion, l’ASFRIS a proposé une série de questions qui ont servi de fil rouge aux discussions : L’empowerment constitue-t-il
- Une approche qui favorise l’interaction plutôt que l’intervention ?
- Une approche pour initier des dynamiques collaboratives avec les publics ?
- Une approche d’intervention sociale ancienne sous un nouvel habillage ?
- Une approche choisie et pensée par les professionnel·le·s ou une nouvelle forme d’injonction à laquelle ils et elles font face ?
- Une approche qui favorise l’émancipation ou la responsabilisation des personnes ?
- Une approche centrée sur l’individu ou les ressources collectives ?
Journée d'étude 2016 à Genève - Quelle relève pour le travail social ?
Le thème de la relève est complexe et invite à penser conjointement des notions diversifiées liées aux mutations actuelles qui touchent à la fois les pratiques, la formation, l’organisation du travail et les critères d’accès à l’emploi, la durée dans le métier, la conception du travail social et du rapport entre intervenants sociaux et usagers, le rôle de l’Etat et des finances publiques, etc.
Ce thème concerne tous les acteurs et actrices du champ social qui s’engagent face aux évolutions et recompositions à l’œuvre dans les contextes actuels. Cette journée visait à mettre en lumière les questions, les préoccupations et les expériences des professionnel-e-s du travail social, de la formation et de la recherche et à mutualiser des analyses et des ressources en collaborant entre acteurs et actrices de milieux différents.
Journée d'étude 2014 à Lausanne - Du contrôle social ... au contre-rôle
Dans un contexte de transformations économiques et sociales, cette journée placée sous le signe de l’indiscipline, comme dépassement des frontières entre les disciplines et les secteurs d’activité, a été l’occasion de déjouer, voire même de subvertir les contraintes des pouvoirs économiques et politiques qui pèsent sur le champ du social.
Cette journée a visé à mettre en lumière et à partager les arts de faire, les pratiques de résistance et d’innovation, déployés par les bénéficiaires, les professionnel·le·s du travail social, de l’enseignement et de la recherche. Elle a cherché à identifier, documenter et mettre en valeur les lieux, les espaces, les moments et les conditions de l’indiscipline. Quels en sont les intérêts et les limites pour les différent·e·s acteurs et actrices ?